segunda-feira, 6 de dezembro de 2010

Mario Monicelli se suicide à 95 ans

Par Philippe Lohéac, délégué général


Un homme, intelligent, lucide, mais malade, fatigué, se jette par la fenêtre de l'établissement hospitalier où il était en traitement.

A 95 ans, parce qu'il refusait les souffrances inapaisables d'une maladie inguérissable, un homme cultivé, libre, résolu, n'a pas d'autre choix que de plonger du haut d'un bâtiment.

Quel est le pays barbare dans lequel ce geste est la seule alternative au refus de la déchéance ? A quel siècle une telle scène se déroule-t-elle ? Nous sommes en Italie, au XXIème siècle.

Certains - qui n'y connaissent rien - parlent de lâcheté devant la mort. D'autres - pétris de mysticisme - indiquent que ce geste le condamne à l'enfer. Après tout, pourquoi pas.

Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de penser qu'aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, dans ces pays honnis par les bonnes consciences des gouvernements français ou italien, un tel acte ne serait pas commis.

Meilleure résistance à la souffrance ?

Non ! Une loi adaptée, une porte de sortie pour chacun que l'on emprunte ou pas lorsque la fin est là, pour choisir entre une mort subie, contrôlée par les seules autorités médicales, et une mort maîtrisée par soi-même, apprivoisée, qui vient lorsque les adieux ont été faits, les choses réglées, les consciences apaisées.

Combien faudra-t-il encore de larmes de crocodiles et de drames inhumains pour que les tenants du statu quo comprennent qu'une loi de liberté est indispensable ?

Combien de victimes ? Pourvu que ce ne soit pas nous. Pourvu que ce ne soit pas nos amours. Pourvu que ce soit eux !

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